dimanche 25 mars 2007

Un temps de chiottes...

Je suis désolé de l'annoncer ainsi, à brûle pourpoint, mais ici, il fait quand même un temps de chiottes!! Il faut dire que passer du climat méditerranéen (de celui de Corse en particulier, et plus précisemment du micro-climat balanin, connu pour son absence de précipitation) à celui de Seattle, que je ne saurais décrire, tant la météorologie locale semble complexe, et bien c'est dur dur. La ville semble, en effet, être prise en sandwich entre une chaîne côtière, la péninsule olympique culminant à 2428 m d'altitude, à l'ouest et qui la sépare de l'océan (heureusement, semble-t-il, étant donné le déluge qui s'abat continuellement sur la péninsule) et à l'est, par les Cascade Mountains, dominées par le Mount Rainier et ses 4392 m (et oui, ça rigole pas ici). Vous ajoutez à cela, le Pudget Sound, bras de mer qui vient châtouiller les pieds de la ville et vous obtenez ce que l'on appelle un temps de chiottes...
Ici, tout le monde vous dira que le temps est bien agréable, que l'hiver est doux. Doux, doux, effectivement c'est plutôt doux quand on a habité en Alaska auparavant mais pour moi ça caille. On est fin mars et il fait encore la plupart du temps moins de 10°C... Jugez par vous même : http://www.wunderground.com/US/WA/Seattle.html
Speaker: Et la palme du temps de chiottes a été attribué au: ... Samedi 24 mars 2007!!
Ovation dans la salle
Samedi 24 mars 2007: Oui, merci, merci et particulièrement merci à cette vaste dépression qui a stagné sur tout l'ouest de l'Etat, formant une sorte de rideau d'eau continuel, empêchant les inconscients qui auraient décidé de louer une voiture ce jour-là afin de visiter les environs, de voir quoique ce soit de la route (c'est quoi ce revêtement routier lisse, qui n'absorbe rien du tout et qui fait que l'on voit rien pendant de nombreuses secondes lors d'un dépassement), du paysage, que ce soient les montagnes perdues dans les nuages depuis belle lurette (allons-nous les retrouver?) et même l'océan...
350 miles parcourus pour essayer de voir un peu du pays et je n'ai vu que la pluie... ça donne ça près de l'océan, à Ocean Shores, formidable station balnéaire, qui sous ce climat, donne davantage envie de se tirer une balle que de se baigner... Vous remarquerez que l'américain aime rouler sur la plage avec son véhicule et qu'il s'en fout complètement qu'il pleuve d'ailleurs...
Donc voilà, en fait, à Seattle, n'en déplaise à tous les originaires du patelin, il pleut tous les jours. Pas continuellement, comme ce fameux Samedi 24 mars, mais des petites averses, par çi, par là, insidieuses, comme si elles savaient que l'on a oublié son parapluie ce jour-là (mon meilleur ami, ici, d'ailleurs!! Je prévois pour le remercier pour ses bons et loyaux services de lui consacrer prochainement un article)... Enfin, vous voyez, on en a des soucis.
Pour clore en beauté cet article que l'on pourrait qualifier de capillaire, tant l'intérêt et le ton rappellent les formidables conversations que l'on peut avoir avec son coiffeur, il faut tout de même avouer qu'il y a quand même des jours de beaux temps... 4 ou 5 depuis que je suis là, soit depuis un mois et demi!! Et quand il fait beau, c'est beau! Et certainement que le climat est pour quelque chose dans la vitalité qui semble caractériser toutes les plantes et arbustes. Ils déploient en effet un louable acharnement à vouloir produire les plus belles fleurs... Les cerisiers sont en fleur et ça, c'est magnifique...

No Dépaysement...

Et oui, même à Seattle, la flore méditerranéenne me poursuit. C'est ce dont j'ai été le plus étonné en arrivant à Seattle: à tous les coins de rue, on trouve du romarin!! Et vous savez comment j'apprécie le romarin, tant visuellement que gustativement... ce fut donc une bonne surprise de pouvoir continuer à cuisiner en utilisant cette plante!
Ci-dessus, un plant de romarin qui se trouve juste en bas de l'escalier donnant sur la cuisine de ma "maison"...Il semble pas très en forme mais bon!
Mais l'autre jour au cours d'une promenade vers les Hiram Chittenden Locks (un système d'écluses entre le Pudget Sound et le Lake Washington), je tombe sur ça!! Malgré la piètre qualité de ce cliché, vous avez tous reconnu qu'il s'agissait d'arbousiers!! Les arbouses étaient encore toutes petites mais pas de doute là-dessus, il s'agit bel et bien de l'arbutus unedo!
Attention, oulalala!!! Il y a méprise: ça fait toujours bien de mettre des mots en latin et de faire croire que l'on est un as de la botanique mais vaut mieux vérifier quand même: http://fr.wikipedia.org/wiki/Arbousier . Il s'agirait, semble-t-il, d'une variété nord-américaine, l'arbutus menziesii, arbuste un peu plus grand que son comparse de Méditerranée... (même si j'en ai vu des biens plus grand que ça, perdus dans le maquis, mais bon...).
Cela ne m'empêchera pas de faire remarquer combien je suis souvent frappé par l'ubiquité des plantes ou des arbustes sur les différents continents et îles de notre planète alors que l'on met davantage l'accent sur l'endémisme de telle ou telle espèce...
Pour ceux qui seraient déstabilisés par l'emploi dans la même phrase des mots endémisme et ubiquité, je terminerais ce petit article sur le thème du "No Dépaysement" en proposant la photo ci-contre... On s'y croirait presque à la maison!!!....

lundi 12 mars 2007

Pi Pi Kappa!!

Ah les fraternités et les sororités (ça se dit ça?)!! Là encore, un peu comme les ruelles sombres que j'évoquais dans un précédent article, qu'est-ce que l'on a pu en manger dans les films américains!!! Mais si, avec ces gaillards en veste aux couleurs de l'université, capitaine d'équipe de football américain, qui sortent avec les capitaines des pom pom girls!! Et bien, c'est vrai, ça existe (enfin les fraternités, parce que le climat ne se prête guère à la pom pom girl!): j'en veux pour preuve ces quelques clichés pris tout près de l'université! On peut donc voir ces belles maisons ornées de belles lettres dorées et grecques au nom des fraternités qui s'y réunissent (Gamma Phi Beta, ici) et dans lesquelles généralement dans les films, ils se passent des choses pas très catholiques, où se mélangent stupre, beuveries et des meurtres des fois, même que!!
Comme le laissait présager le titre de cet article, hormis l'intérêt purement photographique (éloigné de tout esthétisme, il faut le reconnaître), le contenu est très pauvre, ayant assez peu d'informations à vous transmettre, sur l'origine, la raison d'être et le devenir de ces institutions. Il faut l'avouer, je n'ai pas ma carte d'entrée à Pi Kappa Phi, et encore moins, à mon grand regret, chez les Alpha Xi Delta... La vie est parfois cruelle!

y sont forts ces américains...

Bon, ici point de second degré, l'américain est fortiche au niveau de la bibliothèque: ce sont toujours de forts beaux bâtiments! La photo ci-contre vous montre bel et bien la bibliothèque de l'université de Seattle et non pas l'église du coin!
Ceux qui, par retour de mail, s'étaient extasiés devant le department of anthropology que l'on peut également admirer ici (à noter, dans la tour de droite, sous le toit conique, c'est mon bureau, enfin plutôt le labo où je travaille http://depts.washington.edu/digarlab/, parenthèse dans la parenthèse(allez voir ça http://depts.washington.edu/digarlab/balagne/2006_photos/index.html) la vue serait magnifique sur les montagnes, le lake washington et même peut-être le Pudget Sound, enfin je sais pas parce qu'il n'y a pas de fenêtre!!!...???) et bien, ils vont tomber en pamoison devant les Suzzallo and Allen libraries (deux pour le prix d'une!).
Il faut l'avouer, cela a de la gueule, comme diraient certains. Et à l'intérieur, c'est tout aussi bien. D'une part, il y a plein de livres, ce qui est une bonne chose pour une bibliothèque (euh, c'est peut-être con comme remarque, mais parfois il y a des bibliothèques où il n'y a pas plein de livres, on en connaît, faute de place...), mais en plus c'est beau comme vous pouvez le constater par vous-même.
Autre détail qui à son importance: quasiment tous les ouvrages sont directement accessibles sur pas moins de 4 étages. Dans certaines bibliothèques, parfois, on cherche la référence sur un ordinateur, on passe commande et les bouquins arrivent et on a jamais le plaisir de se promener dans le silence des bouquins qui dorment... Ici, c'est tout le contraire, à tel point, qu'il faut bien l'avouer, lorsque je vais à la bibliothèque, je m'équipe comme si je partais en expédition: des chaussures de marche pour arpenter les rayons qui n'en finissent pas, un bon plan de la bibliothèque pour trouver les références, un fil d'ariane que je tends dès la sortie de l'ascenseur pour ne pas me perdre et si je me perds, de la nourriture (pour faire comme le petit poucet?) et de la boisson (que j'ai le droit d'apporter dans un travel mug - voir article publié précédemment!) font partie de mon paquetage afin de me sustenter...

dimanche 4 mars 2007

Ruelles sombres...

Vous savez ces ruelles, que l'on voit dans les films américains, qui sont de véritables coupe-gorges, peuplées de truands qui volent des portefeuilles, de putes qui en veulent aux portefeuilles, de drogués s'injectant des substances valant bien plus que le contenu d'un portefeuille, de clochards dormant près des poubelles et qui n'ont plus de portefeuille depuis belle lurette (à ce propos, aujourd'hui, j'ai vu un gars doté d'un grand sens de l'humour - ce qui semble être très répandu chez le clodo de Seattle - qui faisait la manche avec un grand morceau de carton sur lequel était écrit: Mon père a été tué par des ninjas: donnez moi de l'argent pour me payer des cours de kung-fu! Faut imaginer le gars dans les 50 ans, tout cracra, hirsute et barbu, épais comme une arbalette...enfin c'était plus marrant en vrai que raconté!).
Oui, enfin, vous savez ce genre de ruelle où le héros quand il était petit, il a vu ses parents se faire tuer par un méchant sortant d'une de ces ruelles et que après il est tout triste et il veut les venger. Ou encore, les courses poursuites terribles, à pied, où le gars, il est obligé de monter sur une poubelle pour attraper la partie coulissante et retractable de l'escalier de secours afin de pouvoir accéder à l'immeuble par une autre entrée que celle empruntée par le type qu'il poursuit depuis 15 minutes. Ou encore, (et ce sont mes préférés) où carrément, au cours d'une poursuite effrenée en voiture, le poursuivi décide de tenter le tout pour le tout en empruntant une de ces ruelles étroites (tellement étroite que cela fait des étincelles quand la voiture passe: dites pas non, on en a vu des poursuites comme ça!) et donc bien sûr, ce qui met du piment dans la poursuite, c'est qu'il y a plein de poubelles, que le poursuivi et le poursuivant s'emplafonnent allégrement une fois sur deux...
Mais alors à quoi elles servent ces ruelles, si dans les films elles ne servent qu'à se faire étriper, à se droguer, à être ravagées par des chauffards???!!
Hormis l'escalier de secours, les entrées de service, le stockage des poubelles, moi je vois pas. Il doit bien y avoir une raison pour perdre autant de surface en plein centre ville... Le feu y est sans doute pour quelque chose.
En tout cas, à chaque fois que je passe devant une de ses ruelles, je tâte mon portefeuille dans ma poche et je choisis sur quelle partie du trottoir je vais pouvoir plonger afin d'éviter les deux voitures qui en sortiront en trombe, précédées par trois ou quatre poubelles à roulette!! C'est ça aussi le deuxième effet Hollywood...

Transport de liquide 2

Et oui, nous revenons sur ce sujet d'importance: le transport de liquide à Seattle!! Le document ci-contre permet d'appuyer parfaitement nos propos tenus dans un article précédent: l'habitant de Seattle a soif, en l'occurence, ici, c'est plus particulièrement le biker américain qui a soif. Vous me direz que les motards européens et en particulier, les français (on en connaît!) ne sont pas en reste de ce côté-là et nous tairons, par décence, les natures des breuvages ingurgités parfois en grosse quantité. De ce fait, mis à part d'être ravitaillé "en plein vol" par un camion citerne, le motard européen doit s'arrêter sur le bord de la route, dans un des nombreux bars qui le peuple, rallongeant d'autant plus les temps de trajet. Bref, vous l'aurez compris, le motard européen privilégie une certaine convivialité au détriment de la moyenne. Point de tout cela chez le biker américain, comme vous pouvez le voir sur ce cliché. La boisson, tout d'abord, est d'un autre ordre: l'engouement qu'on lui porte, échappe d'ailleurs, complètement à l'auteur de ces quelques lignes. Il s'agit bel et bien d'un fortifiant qui permet au biker de maintenir sa moyenne sur les nombreuses routes qui sillonnent le territoire américain. Et tout l'intérêt de cette photo réside dans le fait que vous pouvez admirer par vous-même le fameux porte-gobelet dont je vous avais déjà parlé concernant les sièges de cinéma et que l'on retrouve ici, sur cette moto, parfaitement intégré dans le tableau de bord, quoique gênant quelque peu le contrôle du compteur de vitesse... S'hydrater correctement exige quelques sacrifices!!