Que dire de mon retour? Un voyage long mais supportable et ce malgré la promuiscuité inévitable dans ce genre d'entreprise: petit exemple pour illustrer ce propos qui pourrait sembler gratuit à celui qui n'est jamais monté dans le grand oiseau blanc. S'en remettre à son destin, tel est l'état d'esprit dans lequel je me trouve lorsque je me dis que je suis enfermé dans un truc en acier qui vole à 10 000 m et sur lequel je n'ai aucun pouvoir... C'est un peu la même chose lorsque l'on découvre la place gentiment attribué par le sort, le hasard. Je suis sur un couloir, jusque là tout va bien puisque c'est ce que j'avais demandé en tapotant sur internet, lorsque j'avais acheté mon billet. A ce stade là, on se dit toujours que l'on va se retrouver à côté d'une belle blonde célibataire à la poitrine opulente sur laquelle on pourra passer les 10h à venir... Y en a, j'en ai vu à l'embarquement (je passe les détails, sur la chienlit de l'embarquement à Heathrow (London)!!)... Et bien c'est là que l'on se dit que les probabilités, c'est une belle connerie. Je me retrouve en effet à devoir partager ce long voyage à côté d'un grand gaillard de 1,90 m, aimable comme une porte de prison, qui a pour hobby principal, lors d'une voyage en avion, celui de s'arracher les peaux mortes se situant à l'extremité de ses doigts!!! Temps de repos entre chaque séance: pas plus de 5 secondes et ce pendant une durée de plus de 10h (par souci d'honnêteté, l'on retranchera les deux repas et les trois pipis qui ont permis à notre grand gaillard d'employer un peu plus sainement ses dix doigts!!). Est-ce le signe d'une grande nervosité en avion ou d'un trouble obsessionel compulsif? Le fait est que c'est ce genre de chose qui vous donne envie d'acheter le dernier airbus A300 j'sais plus combien afin de voyager à son aise!!
Suite à l'arrivée, normal: un rhume!! (Mon cher voisin d'avion n'arrêtait pas de tousser: merci très chère promiscuité aérienne!) ce qui, combiné à un jetlag doux mais présent, vous fait passer une première semaine sur un nuage, complètement anesthésié...
Et ce malgré une météo clémente pour Seattle puisque quasiment aucune pluie. Une température tout de même inférieure d'une dizaine de degré avec celle de la Corse, ce qui assure un choc thermique non négligeable, rendant le revêtage matinal d'habits, un sempiternel casse-tête...
Retour dans mon bureau sans fenêtre, au plancher fait d'amiante, et dont la température ambiante doit être inférieure de 5° au reste du département d'anthropologie: pour résumé, cela a tout les caractéristiques d'une glacière ce qui est toujours agréable lorsque l'on doit passer des heures à son bureau.
Côté langue: ça revient vite, surtout lorsque l'on est forcé d'expliquer au douanier, à Seattle, après avoir passé plus de 24h debout (enfin plié en 4 dans l'avion!! parenthèse dans la parenthèse: j'ai oublié de vous parler de l'écart entre chaque rangée de fauteuil en classe économique qui est ridiculement réduit permettant ainsi aux membres de la business class de s'offrir des lits que l'on a tout loisir de maudire lorsque l'on rentre par l'avant de l'appareil: c'est ça la nouvelle lutte des classes, celles des classes en avion!! Viva la revolucion!! Ya basta!! En même temps, ce problème n'est rien face à celui trop souvent tu, du desséchement des muqueuses lors des voyages intercontinentaux qui n'épargne pas nos amis richissimes de la classe affaire, enfin ceci est une autre histoire! Viva Zapata! Vive les crottes de nez en business class!! Non mais!), que ce n'est pas la première fois que l'on vient aux Etats Unis et c'est pourquoi, le document répondant au doux nom de DS-2019 est complètement défoncé puisque l'on est obligé de l'avoir en permanence sur soit lorsque l'on est ressortissant étranger comme moi, dans ce beau pays que sont les Etats Unis d'Amérique, tout ça en anglais et en faisant bonne figure avec cette tête de con de douanier américain. C'est bizarre cette propension qu'ont ceux exerçant ces métiers d'autorité tels que les douaniers, les gendarmes, à ne jamais répondre à votre question immédiatement mais qui vous laisse mariner pendant 5 minutes avant de donner une réponse. Deux possibilités: soit ils ont les synapses d'un poisson rouge évoluant dans une eau sans oxygène, ne leur permettant pas de te parler et de consulter leur ordinateur en même temps, soit il s'agit d'une stratégie pour impressionner l'ennemi... Mystère et boule de gomme!
En tout cas, ils m'ont laissé rentrer au pays pour terminer mon séjour linguistique... J'ai un peu perdu quand même. En fait, j'ai dû perdre ce que j'ai pris en poids lors de mon été en Corse. Je pensais diffuser une courbe de poids: cela aurait été intéressant mais bon j'ai pas de pèse personne ici. Pour vous expliquer, j'ai quand même perdu 4 à 5 kg aux USA entre février et juin et j'en ai pris plus de 6 kg entre juillet et septembre, en Corse. L'obesité menace la Corse, attention!!! (Faut dire j'ai un peu abusé la dernière semaine en Corse, en faisant des repas assez peu léger: exemple notamment chez les indigènes de la Costa Verde: des migliacci au brocciu en entrée, une pizza en plat de résistance et pour finir une gauffre au nutella, mmmh, y a bon!!)
Bon la reprise est dure: au regard des digressions nombreuses et fort peu à propos, il m'est difficile de maintenir le cap dans le fil de ma narration ...