dimanche 24 juin 2007

Jeu, Set et Fin de la première manche!

Bon, on y est: l'heure de rentrer au bercail... la mi-temps!! 4 mois que je suis à Seattle et il est temps de migrer pour passer l'été au soleil (parce que ici ça s'arrange pas: tout le monde disait, "ouais tu vas voir en juin, ce sera super" et maintenant c'est plutôt, "ouais c'est vraiment le mois de juin le plus pourri que l'on ait connu, tout ça, c'est de la faute de Sarko!!" Ils y vont un peu forts les p'tits Seattleites quand même, enfin, bon...). Dans exactement six petites heures (faut que j'aille me coucher), je vais me lever, attendre le shuttle à 5 plombes du mat' qui va déposer à 6h à l'aeropuerto, prendre mon avion pour Toronto à 8h15, arriver là-bas à 15h30, prendre un second vol pour Paris CDG à 20h25, qui nous débarquera à 10h00, mardi matin en terre sarkozyenne (faut que j'arrête avec lui), changer d'aéroport pour me diriger sur Orly pour mon vol Paris-Bastia. Arrivée en terre corse (et aussi sarkozyenne!! God Damned!) à 14hje sais plus combien. Une voiture conduite par un membre de ma famille viendra me chercher et une heure et demie plus tard, on devrait être à la Kasbah soit vers les 16h....
Je récapitule; lever 4h du matin lundi 25 juin - arrivée 16h mardi 26 juin: en temps compensé un peu plus de 27h à errer comme un zombie tout en essayant de faire bonne figure auprès de nos amis les douaniers...
Je vais quand même vous mettre un petit cliché: vendredi soir, un petit repas qui m'a reconcilié avec la bouffe américaine... plutôt sympa les fruits de mer comme ça, en vrac sur la table!!! Y sont forts ces américains!

lundi 4 juin 2007

A big mix = Du grand n'importe quoi (traduction libre)

En visionnant les quelques photos (quelques, car je ne suis pas très assidu dans le "prenage" de documents photographiques - je vais certainement le regretter - mais en même temps, le poids de la bête et les problèmes de batterie récurrents coupent tout élan artistico-journalistique qui surgit parfois du tréfond de l'âme de votre cher serviteur) prises ces dernières semaines, je me rends compte que tout se téléscope dans un joyeux bazar: les personnes que je rencontre, différentes, les paysages qui semblent disparaître littéralement sous les roues des voitures automatiques que je conduis, pour être remplacés par d'autres aussi stupéfiants, les saisons qui se bousculent dans une même journée, une végétation incroyable à la mesure du taux de précipitations annuel, etc. Vous allez me dire que tout cela est bien nébuleux. Pas vraiment, cela reflète vraiment l'état du dossier intitulé "Seattle" dans le fichier "Mes photos" stocké sur le disque dur de mon "laptop" (comme y disent ici). La preuve par l'image....
Tenez l'autre jour, je me rends au Sasquatch music festival (http://www.sasquatchfestival.com/), http://maps.live.com/default.aspx?v=2&cp=47.010196~-119.972463&style=a&lvl=14&tilt=-90&dir=0&alt=-1000&encType=1 , joyeux rassemblement d'amateurs de musique, de paysages vallonnés et de bikinis non moins vallonnés: si, si, vraiment, les gorges sont profondes à cet endroit de la Columbia river comme vous pouvez le voir sur la photo. Les américains savent bien faire les choses: vous pouvez ainsi admirer le paysage fabuleux qui s'offre à vous, allongé dans un herbe verte et douce arrosée avec amour (alors qu'il s'agit d'une région aride), la pente de cet amphithéâtre conférant l'angle parfait permettant de voir et écouter les artistes tel que Björk, Manu Chao (une star aux States?!) et des beaucoup moins bons, tout en dégustant la fabuleuse nourriture américaine à base de burgers et de "Oktoberfest" sausages, sous le regard envieux de naïades en maillots de bain au milieu du désert, fortement contrites de ne pouvoir en faire autant mais bien obligées si elles veulent conserver des formes aussi attrayantes que celles qu'offre le paysage mais aussi leurs petits amis bodybuildés et oints, dont le coefficient intellectuel semble avoisiner, au regard de leur comportement, celui du paon faisant la roue ou du Sasquatch errant dans les bois du Northwest américain... 30000 personnes rassemblés ainsi suffit à rassasier le besoin que j'éprouve, de manière aussi sporadique qu'éphémère, de rencontrer mon prochain... en troupeau!
Le lendemain, changement radical: direction le wilderness!! La forêt, les arbres immenses, incroyables, la rivière partout, les montagnes nous entourent, le silence de la nature, les parois verticales des pics qui nous surplombent, un petit pont de bois vermoulu, de la mousse verte et jaune sur les arbres, d'une épaisseur jamais rencontrée jusqu'à présent, des arbres qui ont chu lors de la dernière tempête et dont le diamètre fait deux fois ma taille, des troncs d'arbre creux comme on voit dans les dessins animés, lieux de poursuite infernales, des moustiques gros comme le doigt prêt à vous vider de votre sang : le bonheur quoi!! Rien de tel qu'une bonne marche...
En deux jours, on passe donc de la foule survoltée au silence de la forêt, de la végétation aride et clairsemée de la Columbia river à la luxuriance de la forêt de la Necklace Valley avec ses troncs d'arbres entrelacés... C'est comme cela que ça se passe chez Mc Donald: à la différence de l'ancien monde, en Amérique, les climats sont tellement perturbés par les reliefs imposants qu'en l'espace de quelques heures de voitures, on passe d'une humidité importante à l'aridité.
De même, on peut traverser les montagnes enneigées où il fait bon skier ou bien allez batifoler au bord de l'eau, l'horizon se découpant autour des innombrables îles du Pudget Sound. Les phoques et lions de mer s'amusent dans les courants incroyables qui se créent entre chaque îles (Fidalgo Island et Burrows Island en l'occurence), lors des changements de marées.
Voilà quoi , jonglage entre des décors montagnards avec une architecture allemande caractéristique (?), comme ici dans le village surréaliste de Leavenworth, jouant à fond sur la carte allemande, pour faire venir le touriste, et les grattes-cieux de Seattle, dont j'ai déjà parlé dans un article précédent...
On saute du coq à l'âne; du bbq (barbecue) improvisé sur un parking après une après-midi de ski pluvieuse, à la cuisinière de compétition que tout bon américain qui se respecte, possède dans sa cuisine, munie de résistance électrique qui monte en température ultra rapidement et dont la largeur d'enfournage (plus de 60 cm??!! A vérifier...) permettrait de faire rentrer un boeuf entier ou plutôt une pizza King size!!!
Je vous avais prévenu: du grand n'importe quoi!! que ces cernières semaines passées en cette terre de paradoxe où climats, paysages, cultures, mentalités se téléscopent et finissent par former dans un grand melting pot, une mixture souvent indigeste... Pour pouvoir l'ingurgiter et l'assimiler, il ne faut pas cesser de bouger. La sédentarité dans un tel milieu ménerait, à coup sûr, à l'obesité tant physique que mentale... Non, au contraire, il faut rester en mouvement, poursuivre le voyage à l'intérieur même du voyage puisque telle est mon/notre besoin vital comme l'explique Bruce Chatwin dans "Qu'est-ce que je fais là": "Sans doute devrions nous attribuer à la nature humaine une tendance appétitive au mouvement au sens le plus large. L'acte de voyager contribue à apporter une sensation de bien-être physique et mental alors que la monotonie d'une sédentarité prolongée ou d'un travail régulier engendre la fatigue et une sensation d'inadaptation personnelle. Une grande part de ce que les éthologistes ont désigné sous le nom "d'agression" n'est que la réaction de colère aux frustations causées par le confinement."
Bon ben, allez prendre une bonne bouffée d'air, c'est moi qui régale!! En tout cas, moi, dès que je peux, je ne m'en prive pas! Ah, au fait, j'oubliais: l'autre jour, des techniciens rentrent dans mon bureau, bardés d'instruments de mesures. Je leur demande: vous mesurez quoi? Asbestos! me répondent-ils. Est-ce dangereux? Pas vraiment!!! me rétorquent-ils...
Dernière précision, l'Asbestos, c'est de l'amiante!!... Sacré fichu pays de paradoxe...